ROSIENSKI Sylvie

L’histoire au croisement des cultures

Alors que la littérature pour la jeunesse accorde une importance grandissante à la reconnaissance des cultures minoritaires, peut-on en dire autant des romans à caractère historique destinés aux jeunes et de leur exploitation pédagogique ? Ou doit-on toujours, avec Thaler et Jean-Bart (2002) constater que le roman historique « ne peut éviter de privilégier l’Histoire nationale ou les civilisations antiques qui l’ont influencée, celles qui sont justement étudiées à l’école. […] Comme s’[il] restait indissolublement lié à une thématique de l’identité culturelle et nationale » ? N’est-on pas en droit de s’attendre à ce que le genre s’adapte pour refléter la diversité culturelle de son lectorat ? Et comment concilier alors le social, l’ouverture à l’histoire et à la culture de l’Autre avec les exigences du curriculum et les besoins commerciaux qui destinent avant tout ces romans à des lecteurs de la culture dominante ? Résumé

ROSSIGNOL Marie-France & MARIN Brigitte

Enseigner l’Humanisme et la Renaissance en français et en histoire, un commerce équitable ?

Nous avançons l’hypothèse que les pratiques historiennes contaminent l’enseignement du français, générant une instrumentalisation des oeuvres artistiques, notamment littéraires, qui biaise la découverte du renouveau esthétique et limite chez l’élève la construction d’un point de vue subjectif. La recherche conduite pour la vérifier s’adosse à un corpus de données recueillies à partir de questionnaires et d’entretiens semi-directifs proposés à des professeurs du second degré, et de séquences didactiques. Les pratiques enseignantes sont évaluées à partir de bilans de savoirs d’élèves. Résumé

SALAMIKOUCHI Ebrahim

Quand la littérature accouche l’histoire Le cas d’étude: La Place vide de Solouch de Mahmoud Dowlatâbâdi

La Place vide de Solouch de Mahmoud Doulatâbâdi  pourrait se lire comme un exercice de mémoire, un travail d’anamnèse destiné à se réapproprier et à restaurer une identité historique qui conteste les prérogatives historiographiques habituelles. En amplifiant les hypothèses concernant le berceau et la genèse de l’existence de ce rapport significatif entre le fictionnel et le factuel de l’histoire, nous allons aborder le comment et le pourquoi de cette relation interactionnelle dans le dépouillement de ce roman clés de la littérature persane. Le plus intéressant c’est que tout cela va dans le sens des questions qui ne cessent de hanter les intellectuels iraniens : qui sommes-nous et comment est notre Histoire, d’après notre littérature?

SHAWKY MILCENT Bénédicte

Histoire littéraire et lecture subjective : difficultés didactiques, tensions, propositions

Comment concilier les approches sensibles ou objectives, qui requièrent des postures différentes de la part de l’élève ? Ne pourrait-on élargir la définition du « sujet lecteur », et le saisir certes comme subjectivité intime, sensible, affective (le « lu » de Michel Picard), mais aussi comme sujet qui s’affirme, consciemment, rationnellement et historiquement ? Le lycée ne doit-il pas aider l’élève à construire son identité de lecteur, en l’incitant à s’engager subjectivement dans sa lecture, tout en lui permettant de comprendre son historicité ? Ne doit-il pas l’inviter à s’approprier subjectivement un savoir historique, tout en lui faisant mesurer combien ce savoir l’aide à construire un point de vue personnel sur les oeuvres ? On présentera, dans le cadre de cette communication, les conclusions d’une expérimentation menée avec deux classes de seconde, lors de l’étude en classe du roman de Patrick Modiano, Dora Bruder. Résumé

SOHI BLESSON Florent

Enseignement de l’histoire et  réconciliation nationale en Côte d’Ivoire : le cas des manuels d’histoire du CERAP

L’histoire n’est pas le droit, la géographie qui peuvent être considérés comme des sciences appliquées. C’est-à-dire des sciences dont les résolutions peuvent être immédiatement applicables. Cependant, avec la crise que traverse la Côte d’ivoire, l’histoire du temps présent s’impose de plus en plus aujourd’hui. Les questions identitaires, les problèmes de cohabitation amènent l’historien à produire afin d’éclairer l’opinion. Résumé

TIGNOLET Claire & ALBERT Sophie

Approches du personnage médiéval : perspectives historiques et littéraires

Le terme de personnage est couramment utilisé pour désigner une personne fictive et s’applique en ce sens au récit romanesque. L’historien utilise, lui, la notion de personnage pour renvoyer à un grand récit national. Quelles lignes de partage et points de rencontres autour de la notion du personnage dans la « fabrique du réel » telle que la conçoivent l’histoire et la littérature ? Quelle est la fécondité de quelques transferts ou emprunts notionnels d’une discipline à l’autre? Résumé

VEZIER Anne

La gestion des voix dans le récit historique scolaire.

Nous nous appuierons sur l’analyse comparative d’une dizaine de textes issus d’un corpus de 73 récits produits dans le cadre du cours d’histoire de 4ème sur le XVIIe siècle les classes travaillant aussi sur la période en français. L’intérêt ici est de travailler avec des élèves avant tout apprentissage du modèle de récit historique qui se met en place dorénavant et de façon systématique dès la 6ème. L’acte narratif doit permettre aux élèves de s’approprier un concept historique en le contextualisant à l’époque de Louis XIV. La gestion différenciée et hésitante des énonciations nous permet de voir que, chez certains élèves, l’écriture narrative se prête à une secondarisation des pratiques de savoir, propre à leur faire prendre conscience de la démarche historique, sans régler totalement la question de la nature du texte. Résumé

 VICTORIN Patricia & GRANIER Thomas

La « fabrique du chevalier » apport de l’histoire et de la littérature médiévales

Il s'agit d'étudier la construction rhétorique, narrative, poétique et symbolique du personnage chevaleresque, ainsi que ses enjeux idéologiques et axiologiques, et de la confronter avec la réalité sociale et culturelle du groupe chevaleresque et de sa construction, en grande partie discursive, du XIe au XVe siècle. Pour ce faire, nous partirons d'un inventaire des idées reçues d'après un sondage auprès d'élèves de 6e et de 5e et tenterons d'y confronter la complexité de la réalité historique et littéraire en proposant une réflexion théorique puis des pistes pour une séquence pédagogique sur le thème de la « fabrique du chevalier ». Résumé

VUILLERMET Maryse

Didier Deaninck professeur d'histoire. Albums et problématiques historiques : comprendre l’histoire et ses enjeux ?

Didier Daeninckx a choisi l’Histoire comme terrain d’enquête dans ses romans pour la jeunesse.  Il traite essentiellement de la seconde guerre mondiale et des problèmes de la colonisation française. Mais comment  mettre en images et en mots accessibles aux plus jeunes des problématiques sociales, politiques  et même idéologiques ? 

 Nous nous demanderons en quoi ces fictions,  leurs personnages d’enfants,  leur atmosphère angoissante, leurs interrogations et l’iconographie qui les accompagne peuvent rendre plus compréhensibles et plus sensibles à des enfants ces problématiques historiques.

Ces albums proposent plusieurs circuits de lecture, peut-on faire le pari que  l’enfant-lecteur d’aujourd’hui en s’identifiant à cet enfant-héros est amené à se projeter dans son  destin, à comprendre son action dans son contexte et ainsi à comprendre l’Histoire  et ses enjeux ? Résumé